La diversité
C’est quoi la diversité ?
Hier, dans le cadre de mon boulot, j’ai assisté à une « formation » sur la diversité. En réalité, de formation, il n’en a point été question. La journée a tourné en discussions plus ou moins stérile sur des questions de fond telles que l’homosexualité et le pape (enfin, ses propos, s’entend, sur l’homosexualité), ce qui a engendré un débat sur la liberté d’expression et ses limites parfois floues, le port du voile dans les lieux publics, la reconstruction de l’hymen, l’excision, le rapport Nord-Sud, les personnes handicapées, et j’en passe.
Je m’attendais à une longue diatribe sur le racisme. Bien sûr, le sujet a été amené sur la table. Mais, la diversité ne se résume justement pas à des questions de prétendue race et le débat a donc été bien au-delà. Tant mieux.
De mon côté, j’ai placé la discrimination dont on fait l’objet pour des raisons d’apparence physique : trop mince, trop grand, trop petit, trop gros, etc. Malheureusement, dans le droit belge, ce n’est pas un critère « protégé » de discrimination. Mais, les gens (de notre formation) ne m’ont pas regardée comme une attardée mentale de placer cette discrimination sur le même pied que celle que subissent les Noirs ou les nains.
Toutes les diversités ont été abordées. Toutes les discriminations. Leurs conséquences.
Mais le sujet n’a été qu’abordé.
N’empêche, je suis sortie de là sans connaissance en plus sur la diversité. Mais, avec des pistes de réflexions nouvelles.
Ainsi, le formateur a écrit une phrase qui m’a beaucoup interpelée : « Si l’autre est différent de moi, c’est que je suis différent de l’autre ».
J’aime cette façon de voir les choses. On replace la différence entre les deux êtres et non sur l’un des deux. Ce n’est pas l’autre qui est responsable de la différence. C’est l’autre ET soi. On a trop souvent tendance à l’oublier.
On a évoqué aussi la différence entre le « CROIRE » et le « SAVOIR ». On croit beaucoup de choses. « Le propre de l’homme c’est de croire » a dit je ne sais quel personnage célèbre (dont le pape). Et on croit savoir beaucoup de choses.
Pourtant, ce que j’estime du ressort du « SAVOIR » pourra paraître du ressort du « CROIRE » pour quelqu’un d’autre. Mettons face à face un marabout camerounais (enfin, je dis marabout, mais peut-être l’appelle-t-on soigneur ou sorcier ou druide ou… Que sais-je ?) à un médecin belge. Chacun a son propre savoir. Le savoir de l’autre paraîtra abscond voire insensé. Pourtant, chacun d’eux soigne. Avec des résultats parfois similaires et des méthodes diamétralement opposées. L’un se base sur la science, l’autre sur l’enseignement des ancêtres. Ils ont raison tous les deux. Ils savent tous les deux. Et pourtant, ils ne savent pas la même chose. Et ils ne reconnaissent pas forcément le savoir de l’autre comme universel. Alors, ces connaissances, c’est du « SAVOIR » ou du « CROIRE » ?
A méditer…